Enfin une lesbienne d'enfer ! - Helstrom

Ana Helstrom : une lesbienne d’enfer

Dans la série Marvel Helstrom diffusée sur Disney+, un personnage féminin central est queer. Lesbienne affichée au caractère bien trempé et aux origines démoniaques, l'(anti-)super-héroïne sait s’imposer par la parole et les actes.

À l’origine étaient les comic books Marvel. Daimon et Satana Hellstrom sont frère et sœur, enfants de Satan ou d’un démon selon la version. Dans la série Helstrom disponible sur Disney+, Daimon (Tom Austen) et Ana (Sydney Lemmon) perdent un « l » à leur nom et Satana une partie de son prénom. Toujours enfants d’un démon, leur mère, humaine et possédée, est enfermée dans un asile. Chacun.e possède des pouvoirs hérités de papa. Avec réluctance, le frère pratique des exorcismes, tandis que la sœur élimine des salopards avec aplomb.

Une lesbienne visible et dominante

Ana est plus qu’une justicière aux dons sataniques assumés, elle est aussi lesbienne et proud. À la tête d’une société d’enchères avec son ami homosexuel Chris (Alain Uy) à San Francisco, elle attire les coupables grâce à ses connaissances en arts. En outre, Ana a un physique imposant et elle en joue. Avec son carré plongeant, ses tailleurs-pantalons et ses hauts talons, elle a l’élégance et la prestance d’une executive woman. Son attitude traduit un rapport de domination.

À l’opposé, Daimon est discret et no-look, loin de sa première représentation dans les comic books. Point de mèches de cheveux en forme de cornes, de cape, de trident et de torse nu. Mais le pentacle marqué sur ses pectoraux s’enflammera au fur-et-à-mesure des épisodes.

Ana, tout comme Chris, manie le sarcasme et l’humour noir avec brio. Alors que Chris lui signale qu’il a nettoyé seul les restes du dernier cadavre, Ana lui répond qu’elle avait besoin de se détendre. Se souvient-elle du prénom de sa rencontre d’un soir ? « Brie. Bianca. Ça commence par un ‘B’. » Elle parle de sa vie sexuelle sans aucun tabou.

Et elle ose davantage. Lors de sa rencontre avec une novice qu’elle trouve trop belle pour devenir nonne, Ana la complimente à sa façon. En effet, elle l’imagine plus comme « une sœur du genre je-vais-te-fesser-tu-as-été-vilain ». Puis elle l’interroge : « Vous préférez quoi ? Les mecs ? Les filles ? Les deux ? ». Une ouverture est toujours possible et la provocation un amusement.

Un passé traumatisant mais assumé

Attention, spoilers !

Quand il s’agit de passer à l’action et, par exemple, de sauver Chris possédé par un crâne, Ana fonce. Elle fait preuve d’impatience et d’agressivité pour arriver à ses fins. La dentelle, c’est pour les autres.

Ana est allée à « bonne » école malgré elle. Petite fille, elle a été enlevée par son père démoniaque. Pendant des années, il l’a obligée à l’assister durant ses séances de torture fatales. Elle s’oppose au pater familias ? Il l’enterre vivante.

Toujours hantée par ces scènes, Ana, courageuse, s’empare de sa part d’ombre et la gère au mieux via un tempérament de feu. Une métaphore du danger que la lesbienne symbolise pour l’homme ? Du châtiment qu’elle mériterait ? Des actes lesbophobes dont elle peut être victime ?

Bien que ce personnage féminin queer puissant sorte des archétypes, la série est annulée après la première saison.

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