Joan Crawford : au-delà du monstre, la femme Indomptée - Maxime Donzel

Joan Crawford : au-delà du monstre, la femme Indomptée

« Trop indépendante, trop ambitieuse, Crawford dégageait une énergie virile, et privilégiait des rôles de femmes insoumises », écrit Maxime Donzel dans Joan Crawford : Hollywood Monster paru chez Capricci Stories. En 120 pages, il raconte, pour l’une des premières fois en français, la vie et l’œuvre de la star.

Les studios de l’âge d’or du cinéma américain markettent leurs acteurs et actrices pour séduire le public. Nom, contrat d’exclusivité, rôles, partenaires, vie privée, tout est façonné et surveillé. La jeune pauvresse Lucille LeSueur n’échappe pas à la règle : son nom de scène est choisi grâce à un concours dans un magazine.

Cependant, face à des macho men tout-puissants, Joan Crawford se rebelle. Elle exige des rôles dignes de son talent et rompt son contrat pour contrôler sa carrière. Elle assume sa vie amoureuse et sexuelle sans la moindre gêne, entre au comité de direction de Pepsi !

Transformée jusqu’à la caricature

Rusée, Crawford entretient une inimitié avec Bette Davis, sa partenaire dans Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?, pour rester dans la lumière. Ayant réussi le passage du muet au parlant avec le blockbuster Indomptée, Joan Crawford sait gérer son image pour durer. D’où une série de transformations exubérantes : épaulettes géantes pour exagérer sa carrure imposante au naturel, maquillage outrancier sur les sourcils et la bouche.

Icône gay et camp – autrement dit, too much over the rainbow –, la star est source d’inspiration pour de nombreuses drag queens. Néanmoins, LA référence est l’interprétation de Faye Dunaway, grimée en Crawford flippante, dans Maman très chère. Adaptée des mémoires de l’une des filles adoptives de Joan Crawford, le film, à la fois grotesque et fascinant, expose les mauvais traitements que lui aurait infligés sa mère. Disney a-t-il vu juste en utilisant Crawford comme modèle pour la Méchante Reine dans Blanche-Neige ? La légende du monstre est née.

En 14 chapitres au titre délicieux – « Une vraie star se fait livrer l’Oscar dans son lit » –, Maxime Donzel dessine le portrait de ce monstre, mais surtout, avec nuances et tendresse, celui de la femme. Une délicate attention pour tenter de comprendre Lucille.

 

Partagez cet article :